Le microcrédit, développé depuis plus de 50 ans, au Bangladesh, à l’initiative du professeur Muhammad Yunus, est devenu, dans les pays développés, un outil d’accompagnement des personnes en difficulté.

Même si l’objectif reste le même, dans les faits, la France propose, depuis la fin des années 1980, des programmes de microcrédit différents.

Qu’est-ce que le microcrédit ?

Selon l’Observatoire de la microfinance, « le microcrédit est avant tout un outil de développement économique et social, en permettant aux personnes de faibles ressources porteurs d’un projet personnel, de bénéficier de prêts que leur refuse le système bancaire traditionnel ».

Le microcrédit est né dans les pays émergents. Et c’est là qu’il y est le plus répandu. Au niveau mondial, et plus particulièrement dans les pays en développement, selon le baromètre Convergences, 139,9 millions de personnes ont emprunté 124,1 milliards de dollars en 2018, soit une progression de 8,5 % par rapport à 2017. Les femmes et les habitants de zones rurales sont sur-représentés et constituent respectivement 80 et 65 % des emprunteurs.

Le microcrédit personnel

Le microcrédit personnel permet à toute personne exclue des crédits bancaires classiques d’obtenir un crédit pour financer un projet personnel. Il s’agit donc bien d’un crédit avec un taux d’intérêt !

L’une des conditions d’octroi est même que la personne soit en mesure de le rembourser. Essentiellement, ces crédits portent sur des projets ayant pour but ultime la réinsertion professionnelle, comme par exemple l’achat d’un véhicule permettant de se rendre à son travail.

Selon les données du Fonds de cohésion sociale (FCS), les prêts garantis accordés ont atteint, en 2017, 46,5 millions d’euros, avec un montant moyen de 2 644 euros par personne. Au total, près de 117 800 prêts garantis ont été ainsi accordés entre 2006 et 2017.

Ces crédits sont compris entre 300 euros et 8 000 euros, ils ont un taux d’intérêt fixe et une durée comprise entre 6 mois et 7 ans. La personne est accompagnée dans la gestion de son budget.

Ces crédits bénéficient de la garantie apportée par l’État dans le cadre du Fonds de cohésion sociale.

Le microcrédit professionnel

C’est un prêt qui permet de financer la création, le rachat ou la consolidation d’une entreprise artisanale ou commerciale. Ce programme permet à son dirigeant de créer ou de conforter son propre emploi. Certains microcrédits professionnels bénéficient de la garantie apportée par le Fonds de cohésion sociale.

Le montant des microcrédits professionnels est plafonné à 12 000 euros, remboursable sur une durée de 5 ans maximum.

197 457 prêts étaient proposés pour un montant total de 1 241 millions d’euros en 2017.

Les acteurs du microcrédit

1 – Les réseaux bancaires agréés

Un certain nombre d’établissements bancaires sont agréés par le Fonds de cohésion sociale pour participer au dispositif de microcrédit. Ces établissements étudient le dossier transmis par le réseau accompagnant et prennent la décision d’octroi ou de refus du prêt selon la situation personnelle du demandeur. En cas d’octroi, ils font signer le contrat de prêt au bénéficiaire et le suivent pendant toute la durée du prêt.

L’ADIE

L’Association pour le Droit à l’Initiative Economique (ADIE) a été fondée en décembre 1988 pour aider les personnes en difficulté à créer leur propre emploi. Elle finance et accompagne des entreprises créées par des chômeurs et des allocataires du RSA. Elle offre des possibilités de financement, mais aussi un accompagnement personnalisé.

2- Le Fonds de cohésion sociale

Le Fonds de cohésion sociale (FCS) a été créé à l’initiative de l’État (loi du 18 janvier 2005). Sa gestion est confiée à Bpifrance, la Banque publique d’investissement depuis le 1er janvier 2020. Le FCS dote un certain nombre de fonds de garantie gérés notamment par France Active, France active garantie et le Secours catholique.

Ce dispositif permet de garantir des prêts bancaires accordés dans le cadre du microcrédit, ce qui constitue une sécurité pour les banques. En complément, une procédure d’accompagnement des demandeurs de microcrédit est mise en place, c’est le dispositif NACRE (nouvel accompagnement pour la création ou la reprise d’entreprise).

3- Les réseaux accompagnants

Ces réseaux font un travail de financement des projets et d’accompagnement. Sont ainsi référencés : France Active, France Initiative, Restaurants du cœur, Secours Catholique, etc.

4- Internet et le microcrédit solidaire

Depuis la loi du 21 janvier 2010, tout particulier peut faire un don par internet en faveur d’un projet de microcrédit.

Babyloan est l’une des premières plateformes de micro-prêts solidaires en France. Depuis sa création, Babyloan a financé plus de 43 500 projets, dont 337 en France. Cela représente un total de plus de 24 millions d’euros de fonds prêtés…

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Dernière mise à jour : 4 avril 2024